"Dites-nous qu'il n'y en a qu'un"

Publié le par Gabrielle

Vendredi 17 octobre.

Elle se souvient de moi, de nous. Elle pense nous avoir vu il y a peu, et puis soudain elle demande :
« Ce n'est pas vous qui avez eu des jumeaux ?
« Si, et justement, vous allez commencer par ça : nous dire qu'il n'y en a qu'un !
« Il est rare que l'on cherche le deuxième, il ne se cache jamais, on tombe dessus en même temps que le premier, nous répond-elle en souriant.
Mais elle fait le tour comme nous le lui demandons afin de nous rassurer.

Ça y est, je l'ai vu. Il est bien là ce petit bout, installé confortablement, jouant des pieds et des mains, remuant en tous sens. J'avais oublié. Oublié à quel point c'est petit mais déjà si complet et tellement tonique. Quatre centimètres, rien que ça, et déjà il me chavire. Une larme roule sur ma joue. Je m'en doutais un peu, depuis le début de cette grossesse un rien me fait pleurer; alors là, je ne pouvais pas y couper.

La recherche des différents organes commence... Comment trouver une vessie de quelques millimètres sur cette image noire et chinée ? Elle y passe du temps, attendant que celle-ci veuille bien se remplir; elle y revient, coupant mon enfant dans tous les sens. Et enfin, ce petit point, minuscule : la voilà cette vessie.

C'est trop court, je resterais bien encore devant cet écran à regarder mon enfant donner des coups de reins, de pieds. J'ai envie de le voir se retourner à nouveau sur le coté afin de s'installer confortablement pour dormir... Mais non, nous ne sommes pas seuls, il y a du monde derrière.

Prochaine écho a vingt-deux semaines. J'en suis a onze, patience.

J'ai envie d'appeler Anne C. Mais bon, pas un samedi. L'idée de mettre cet enfant au monde à la maison me paraît de plus en plus évidente. Qu'est ce qui m'en empêche si ce n'est la peur de certains praticiens, ou plus exactement de tous les praticiens du département ? Il ne faut plus traîner, je dois voir Anne C.
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